Cela faisait longtemps ! Quelques nouvelles.

Cela fait effectivement plus de six ans depuis la dernière publication. Le projet de déviation étant lancé, nous n’avions plus vraiment de rôle à jouer et nous sommes retournés à nos vies bercés par le flot quotidien des camions. En 2021, face à la platitude de l’électro-encéphalogramme de l’activité de l’association, nous avons choisi, à l’unanimité, de la débrancher définitivement. C’est donc à titre tout à fait personnel que j’écris de nouveau sur ces pages et dans les prochaines.

Il m’a fallu donc creuser très profondément pour déterrer ce blog, et je ne suis pas certain d’en comprendre tous les rouages. Je m’excuse donc par avance pour les éventuelles bizarreries lors des prochaines publications.

Des nouvelles donc, de la déviation. J’imagine que la plupart d’entre vous aura compris que le précédent projet, celui de 2015, dont il est question dans les articles précédents, s’est lui aussi, à l’instar de ses prédécesseurs que je ne compte plus, volatilisé, pfffuiiitt… Plus au normes… Poubelle… En même temps, quand les normes changent tous les ans et que la procédure avant d’engager des travaux dure au minimum quatre ans, c’est pas gagné. Mais, rassurez vous citoyens, l’état ne nous a pas oubliés, et dans son immense mansuétude, il nous honore d’une j’aiditquejenecomptaisplusième fournée de déviations aux variantes multicolores.

Seulement voilà, dans ce nouveau processus, nous en sommes déjà au stade où on nous demande notre avis sur la couleur de notre variante préférée, et il ne nous reste que cinq jours pour nous prononcer (jusqu’au 12 décembre 2022). Maintenant, le plus simple pour donner votre avis, c’est par mail, et c’est à cette adresse :

enquete-rn12-sdss.dmo.smi.dreal-normandie@developpement-durable.gouv.fr

Voici le lien vers le pdf de la DREAL qui explique les différentes variantes (j’espère que ça fonctionne) :

Puis, pour terminer cet article, je vous mets en copie le courrier que j’ai moi-même adressé à la DREAL pour leur faire part de mon choix argumenté. Vous pourrez voir que les variantes sont à peu près les mêmes que celles proposées en 2015, avec deux nuances d’importances : la déviation de Pacé est devenue facultative, et la voie de chemin de fer est devenue une voie verte. Bien sûr, cette fois ci, le choix que j’exprime n’engage que moi, chacun étant évidement libre de choisir la variante qu’il préfère :

Madame, Monsieur

Dans le cadre de la consultation concernant la déviation de la RN12 de Pacé -Saint Denis sur Sarthon, je me permets de vous envoyer ici mes réflexions personnelles. En préambule à ces réflexions, voici quelques précisions :

  • Bien qu’ayant été vice-président de l’Association pour la Déviation de Saint Denis sur Sarthon , c’est à titre personnel que je vous écris, les idées développées ci-après n’engageant que moi.
  • J’ai eu l’occasion, lors du mandat de vice-président cité ci-dessus, d’avoir eu en charge la compilation et la synthèse de l’énorme dossier « déviation » accumulé depuis 1948, et donc d’en avoir une certaine connaissance, même huit ans après.
  • Ce même mandat m’a aussi permis, entre autre lors de la co-animation de plusieurs réunions publiques, de recueillir les avis des personnes présentes, très majoritairement favorables à la déviation, à l’exception d’agriculteurs légitimement inquiets pour leurs terres et l’accès à leurs parcelles, et des commerçants, inquiétés par la baisse de clientèle et donc de chiffre d’affaire que pourrait occasionner la déviation ( La grande majorité ayant pris le risque de s’installer en connaissance de cause après que la déviation soit déclarée d’utilité publique en 2005), cette baisse de fréquentation reste toutefois à démontrer, étant donné que le bourg, libéré du flot incessant de voitures et de camions gagnerait substantiellement en accessibilité et en attractivité . J’ai pu aussi constater l’extrême méfiance généralisée de la population face aux multiples « promesses » non tenues de déviation. Défiance légitimement confortée par bientôt 75 ans d’ »études ».

Voici donc mes réflexions, développées en trois parties : La déviation de Saint Denis, la déviation de Pacé, puis le choix des variantes.

  • La déviation de Saint Denis :

Concernant le bourg de Saint Denis, il me parait inutile de développer une fois de plus ici les gains énormes et évidents en terme de sécurité et de cadre de vie qu’engendrerait pour l’ensemble de la communauté dionysienne la mise en place d’une déviation. Je ne reviendrai donc pas sur les drames de la circulation qui ont endeuillés Saint Denis et me contenterai donc ici, afin de soutenir le projet de déviation, de livrer le témoignage personnel concernant la sécurité de ma propre famille : Préalablement à ce témoignage, je tiens à préciser quels sont les intérêts personnels en jeux face à ce projet de déviation de Saint Denis : amélioration évidente de la sécurité (développée ci-après), amélioration du cadre de vie, principalement sonore, revalorisation de l’habitat.

Habitant à Saint Denis depuis 25 ans, au bord de la nationale 12, sur une section hors agglomération limitée (en théorie ) à 80 km/h avec une visibilité extrêmement réduite et insuffisante (sommet de côte), l’accès à la voie est toujours source de danger d’autant plus lorsque nous sommes obligés de traverser la route que ce soit pour rentrer ou sortir, notre vie et celles des autres usagers est constamment mise en péril,

Depuis la fin des confinements, l’ouverture de la voie verte et le développement du cyclisme, nous sommes les témoins de l’augmentation du trafic à vélo sur la nationale. Pratiquant moi-même ce mode de déplacement quotidiennement, je n’ai pas d’autre choix, pour rejoindre la voie verte ou autre que de traverser deux fois la nationale et de l’emprunter sur au moins 500 mètres. Je pense qu’il est  ici inutile de décrire les dangers d’une telle pratique…

En 25 ans, de mémoire, nous avons assisté, à moins de 50 mètres de chez nous, à un camion couché sur la voie, un autre couché avec sortie de route, trois accrochages liés aux bouchons et la mauvaise visibilité, un accident avec désincarcération et hospitalisation.

La déviation de Pacé :

Concernant la déviation de Pacé, je n’ai aucun intérêt personnel (ni foncier, ni financier) autre que celui d’usager. En tant que tel, je ne suis pas du tout convaincu de l’intérêt réel et des gains supposés d’un tel ouvrage pour les quelques raisons que voici :

  • La nationale 12 ne passe pas dans le bourg de Pacé, qui se trouve donc en quelque sorte déjà dévié et épargné de la circulation.
  • Il y a actuellement très peu de riverains à l’actuel tracé de la nationale.
  • La circulation y est actuellement assez fluide et la visibilité correcte.
  • Une déviation pourrait inciter certains automobilistes à « couper » par l’ancien tracé (plus court) afin de doubler les camions.
  • De plus, une déviation au nord de Pacé pourrait, selon les modalités de sa réalisation, nettement compliquer l ‘accès des habitants à la voie verte.

En bref, des travaux conséquents mais des gains minimes pour des enjeux somme toute limités.

Ces remarques sont valables pour les deux types de déviations envisagées. J’ajouterai que pour la version longue de la déviation, il y aurait en plus une énorme emprise sur les terres agricoles, une grosse nuisance pour le hameau de la Fortinière, enfermé entre les deux routes, et qui serait de plus lui aussi privé de l’accès à la voie verte.

  • Le choix d’une variante :

Concernant le choix d’une variante, je n’ai d’intérêt personnel qu’en tant qu’usager de la nationale et en tant qu’usager de la voie verte.

  • la variante courte  (violette BCDEF) conserverait l’actuel tracé de la nationale au delà du carrefour de la route de la Roche Mabile (RD 250), coupant de fait la voie verte pour ensuite, au milieu de la côte du Bonnet, partir vers le sud et recouper la voie verte pour rejoindre la section déviation de Saint Denis. Rien qu’à l’énoncé, on aura compris que cette variante, aussi économique soit-elle ne répond nullement aux enjeux de sécurité, à savoir, supprimer les deux principaux points noirs de la section entre Saint Denis et Pacé : le carrefour voie verte RD250 et les virages de la Fortinière. Pire, elle en rajoute un troisième, une traversée de la voie verte supplémentaire.
  • La variante medium (bleue BDEF) qui démarrerait immédiatement à l’ouest du hameaux Villiers pour rejoindre la section déviation de Saint Denis supprime bien le carrefour avec la RD250 et la traversée de la voie verte mais conserve, dans sa version sans déviation nord de Pacé, les virages extrêmement dangereux de la Fortinère, où la visibilité des habitants souhaitant s’insérer dans la circulation est quasi nulle. Je ne reviens pas sur la version avec déviation longue de Pacé déjà évoquée précédemment (BDF’F).
  • La variante longue (Jaune BEF) prend sa source à la sortie de Pacé pour rejoindre la section déviation de Saint Denis. Cette variante, épurée de sa version avec déviation courte au nord de Pacé pour les raisons précitées est à mon avis celle qui répond le mieux aux enjeux de sécurité, de cadre de vie et a, dans cette version, une emprise agricole modérée. De plus, c’est cette version qui avait été retenue par l’association pour la déviation de Saint Denis en 2015-2016 et surtout , celle qui fut retenue et déclarée d’utilité publique en 2005 .

Dans l’espoir de voir enfin la réalisation de cette déviation tant attendue et ce, dans le respect des délais, je vous prie de recevoir mes sincères salutations.

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